Maslow (Paris, 1ᵉʳ arr.) : jouissances veggies
Des jouissances veggies vécues comme une évidence
Article publié dans Bouillante. Par Franck Pinay Rabaroust.
Il y a des restaurants d’où l’on repart avec la sensation d’avoir bien mangé, et il y en a d’autres d’où l’on repart en ayant eu un véritable coup de cœur. Maslow fait partie de ceux-ci. Et pourtant en poussant les portes de ce restaurant bien situé face au quai de la Mégisserie, qui prône une carte 100% végé, on ne s’attendait pas forcément à nous enflammer autant pour un plat. Sans doute la faute à quelques aprioris encore ancrés concernant la cuisine végétarienne, qui peine effectivement parfois à se montrer sexy. Eh bien autant dire que cette adresse portée par les restauratrices Julia Chican Vernin et Marine Ricklin saura vous prouver le contraire.
On est d’abord séduit par le lieu et son décor post-industriel à la pointe du design signé Juliette Rubel. Le béton des murs, contraste avec le parquet en bois ancien, quand celui-ci répond aux banquettes en cuir cognac, qui elles-mêmes s’accordent avec les chaises design oranges ou les gaines métalliques apparentes recouvertes de ce même laquage orange vitaminé. Les grands miroirs, éclairés de néons incandescents, jouent avec la profondeur de la salle pour dévoiler l’extérieur et offrir une vue sur la Seine. Autant d’éléments qui confèrent à l’endroit un esprit très urbain, cool et tendance. On pourrait en dire autant de la carte, qui change tous les mois en fonction des arrivages et des saisons et qui propose une ribambelle de mets servis dans des portions à partager (ou pas). Notez que le restaurant se veut low impact, comprendre par là, que la cuisine privilégie les circuits courts, le local, l’agriculture régénératrice, bio ou durable et fait appel aux meilleurs artisans et producteurs avec lesquels ils entretiennent une relation privilégiée. En ce qui concerne les propositions du jeune chef Mehdi Favri, passé par les cuisines du Chardenoux des Prés et du Park Hyatt Vendôme, on sent qu’il y a une véritable volonté de faire du végétal original, moderne et surtout désirable. Les intitulés font envie et répondent à la volonté du chef de jouer avec les sensations “junk” et “street food”.